C’est la force de l’esprit qui fait avancer dans la vie, gagner du terrain, se battre contre l’injustice et lutter contre vents et marées.
— Clarissa Pinkola Estés
Voici un extrait de ce que j’écoute en écrivant ces lignes…
Bien qu’il soit court, février est souvent un mois silencieux et ennuyant suite aux festivités de début d’année. Je vous mentirais si je vous racontais que j’ai vécu les quatre dernières semaines dans le calme et la monotonie. J’ai plutôt eu l’impression de m’accrocher au mat d’un radeau violemment secoué au gré des vagues d’une mer déchaînée. J’en ressors la tête échevelée, le corps affalé sur une embarcation qui vibre encore sous les secousses. Je décortique le tout ici avec vous dans l’espoir d’y trouver un peu de compréhension et d’apaisement.
Habituellement j’apprécie février pour son calme et ses généreux sentiers de neige qui m’offrent détente et ressourcement. J’ai eu tort. Ces dernières semaines furent toutes sauf silencieuses et apaisantes. Le bruit s’est malicieusement infiltré dans chaque petite faille tandis que la neige fondait au rythme des degrés qui montent, laissant mes skis accumuler la poussière. Disons que nous avons un hiver sans précédent et la vitesse à laquelle les choses évoluent n’a rien de rassurant.
En discutant de mon ressenti avec les gens de mon entourage, je me suis aperçue que je n’étais pas la seule à vivre le chaos depuis quelques semaines. Comme si les astres s’étaient alignés de sorte qu’une vague d’embûches et de confrontations ait submergée plusieurs d’entre nous. J’ai aussi eu l’impression de perdre mes repères face à l’hiver qu’on vit, celui qui se moque des sports d’hivers et de l’équilibre des écosystèmes. J’observe tous ces bouleversements et je ne peux me réjouir du temps doux qui caresse mes joues sans craindre le prix à payer.
Tandis que la tempête s’abat sur moi, ma terre d’assise reste et sera toujours ma pratique de yoga et de méditation ainsi que la marche quotidienne. Bien que je n’ai aucun contrôle sur les aléas de la vie, j’ai le pouvoir de maintenir cette hygiène qui me garde saine d’esprit dans les moments difficiles. Elle allège mes colères et apaise mes angoisses. Parfois la créativité réussit à se faire une petite place au coeur du chaos mais lorsqu’elle reste inaccessible, je ne force pas. Je trouverai bien le moyen d’être créative à l’extérieur de l’atelier.
Face à l’adversité, je souris pour me taire. Je sais pertinemment que l’absence d’écoute et d’empathie attise mon feu alors je me retire et secoue les tisons de mon chemisier avant qu’ils ne s’enflamment et me consume. Je ne laisse rien ni personne étouffer mon feu. Je redirige plutôt mon énergie là où je serai entendu et respecté. Forcé d’admettre que l’écoute est une faculté de plus en plus rare, les conflits qui explosent partout en sont la preuve.
En ce mois de confrontations et de revirements de situations, j’ai dû faire face à des gens d’une grande méchanceté et fermeture d’esprit. Vous savez ceux qui profitent des occasions d’instabilités pour s’autoriser à imposer leur vision à l’égard de leur propre intérêt. Après le sentiment de désarroi qui m’envahit, une pointe d’empathie me traverse, je perçois que ce comportement témoigne d’une grande insécurité et d’un mal-être profond. Hélas, mon empathie n’arrangera pas les choses et je dois veiller à mon bien-être en respectant mes limites. Je choisis donc de ne plus m’investir auprès de ces gens qui, de toute façon, ne sont que de passage dans ma vie.
Heureusement, à travers ces violentes bourrasques il y a tout de même eu de belles surprises qui ont su réchauffer mon coeur désemparé. Des gens empathiques et sensibles ont depuis croisé ma route, me redonnant ainsi confiance en la bonté humaine. De plus, l’aboutissement concluant d’une longue épreuve suite à de nombreux efforts et incertitudes permet d’apaiser plusieurs soucis. Mais ce qui fut le plus étonnant et rafraichissant a été le bonheur de retrouver une amitié abruptement interrompue et je remercie la vie pour ce cadeau.
Par moment j’ai vraiment eu l’impression que les astres s’étaient alignés en un corridor d’embûches. J’ai souvent trahis ma patience. Mais tandis que le vent tombe et que l’horizon réapparait, je constate que cette tempête m’a projetée à une vitesse fulgurante vers ma destination. Je suis heureuse de sentir le vent tomber et ainsi retrouver un mode de navigation plus doux et serein sur une mer apaisée. Et vous, quelle fut votre expérience du mois de février? J’aimerais vous entendre à ce sujet.
Merci d’être fidèle au rendez-vous. Si vous souhaitez supporter cette infolettre, partagez-là en grand nombre, je vous en suis très reconnaissante! Sous cette douce brise, je vous souhaite un agréable mois de mars ainsi qu’un doux printemps. À bientôt!
Influences & Inspirations
À l’occasion de la semaine de relâche, j’ai eu envie de faire les choses autrement en répondant à 5 questions qui, je l’espère, sauront vous divertir et vous inspirer.
Comment je me sens…
fébrile et désemparé
Ce qu’il y a dans mon panier…
Depuis que la collection printemps-été 2024 fut dévoilée chez Cokluch, compagnie québécoise que j’adore, cet imprimé me fait de l’oeil. Ces crayons sont sur ma liste depuis fort longtemps, j’en ai enfin commandé quelques-uns pour les essayer. Grande fan de design d’intérieur, j’ai dû feuilleté ce livre au moins une douzaine de fois depuis son achat. Jenni Kayne incarne le style de vie Californien minimaliste, confortable et moderne de la côte ouest américaine.
Ce que j’écoute…
J’ai adoré le film Bob Marley: One love malgré le dialecte jamaïcain pas toujours facile à saisir mais si charmant.
L’excellent balado de Bianca Gervais: Entre mères sur Ohdio Radio-Canada est libérateur et surtout sans tabous.
Le film La vie extraordinaire de Louis Wain, célèbre l’illustrateur britannique dans son univers loufoque.
La douceur et la sensibilité du nouvel album de Beyries, Du feu dans les lilas.
Ce que je lis…
La symphonie des monstres, nouveau roman de Marc Levy basé sur faits vécus par des enfants Ukrainiens.
En liste sur ma table de chevet se trouve ce roman que j’ai bien l’intention de lire pendant la relâche.
Je savoure la publication hebdomadaire Dear Somebody de l’autrice et illustratrice américaine Meera Lee Patel.
Ce qui m’inspire…
L’infolettre de l’illustratrice Rebecca Green qui traverse actuellement une grande épreuve et qui pourtant trouve la force d’inspirer les autres. Je suis abonnée depuis quelques mois à The Desert Club, où elle partage généreusement son processus artistique et son histoire. Je vous invite à découvrir tous ses livres.
Merci pour ta belle générosité!!! Contente que le vent se calme et tes recommandations sont toujours chouettes!!! Merci ❤️